vendredi 29 mars 2024  
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La première partie a été présentée par M. Chakib BENMOUSSA, Ministre de l’Intérieur, alors que la deuxième partie a été présentée par M. Khalihenna OULD ERRACHID, Président du Conseil Royal Consultatif des Affaires Sahariennes (CORCAS).

Première partie :
Louange à Dieu, Prière et salut soient sur le Prophète, Sa famille et Ses compagnons

Excellence, Monsieur l’Envoyé Personnel

Honorables participants,

Il m’est agréable, au nom de la délégation marocaine, de saluer l’esprit d’espoirs et d’espérances qui nous anime tous dans la rencontre que nous tenons aujourd’hui. Nous nous réunissons donc, avec la bénédiction divine, sous les auspices de l’ONU et grâce à notre volonté commune, pour débattre de la question de l’autonomie de la région du Sahara. Nous retrouvons nos frères sahraouis, car nous sommes, effectivement, les membres d’une même famille. Et s’il advient que nos chemins se séparent, pour un temps, ils finissent immanquablement et naturellement par réintégrer le giron clément et miséricordieux de la mère patrie. Ils sont mus en cela par leur fidélité aux valeurs sublimes de l’Islam, leur volonté de s’inscrire dans la logique de l’histoire et leur foi dans l’inéluctabilité de l’avenir commun.

Je tiens également à vous adresser, ainsi qu’à Son Excellence Monsieur Ban KI-MOON, Secrétaire Général de l’ONU, les remerciements sincères du Royaume du Maroc, pour les efforts qui ont été déployés afin d’assurer la préparation et l’organisation de cette rencontre. Son importance ne réside pas seulement dans sa tenue formelle en soi-même, mais elle tient surtout au fait que le Maroc la considère comme un point de départ fondateur d’une négociation sérieuse destinée à trouver une solution politique à la question du Sahara, conformément à la résolution pertinente du Conseil de Sécurité no 1754.

Nous nous réjouissons de cette opportunité que nous ouvre l’Initiative marocaine pour la négociation de l’autonomie de la région du Sahara, pour rencontrer des frères qui nous sont si proches et pour œuvrer, ensemble, résolument, avec confiance et détermination, à l’édification d’un avenir prometteur pour notre région. Le peuple marocain, en particulier les populations du Sahara, ainsi que l’ensemble des peuples du Maghreb, fondent beaucoup d’espoir sur cette réunion. Soyons donc tous à la hauteur de leurs aspirations.

C’est animé de cette volonté constructive que le Royaume du Maroc a répondu avec diligence et sans réticence aucune, à l’invitation du Secrétaire Général de l’ONU. En souscrivant à cette louable démarche, le Royaume témoigne de nouveau de sa bonne foi et de sa volonté inébranlable de collaborer avec l’ONU, ainsi qu’avec toutes les parties pour parvenir à une solution politique consensuelle.

Nous nous félicitons également de la présence de deux pays voisins frères : l’Algérie et la Mauritanie. Nous nous adressons à l’Algérie sœur, qui abrite sur son territoire une partie de Sahraouis, pour lui réaffirmer qu’elle trouvera le Maroc particulièrement attentif à toutes ses propositions unificatrices et constructives, visant à soutenir un règlement définitif de ce différend et à mettre un terme à un problème humanitaire sur son territoire.

Nous attendons de l’Algérie qu’elle mette en œuvre tous ses moyens pour apporter une contribution positive aux efforts visant à régler ce différend artificiel. Nous comptons aussi sur sa propension à privilégier la sagesse et la circonspection, et sur sa volonté de se hisser à la hauteur de ce moment historique, surtout quand on sait à quel point le grand peuple algérien serait heureux de se joindre, dans une rencontre fusionnelle, à son frère le peuple marocain, pour que, unis par les liens scellés par la fraternité, la coopération et le bon voisinage, nous accédions à l’histoire par la grande porte, pour façonner notre avenir et prendre notre destin en main.

Nous tenons aussi à adresser l’expression de nos remerciements et de notre estime à la délégation mauritanienne, d’autant plus que la Mauritanie sœur s’est toujours attachée à rapprocher les points de vue. C’est dire à quel point nous nous réjouissons des liens fraternels séculaires qui nous unissent à son peuple, fortement attaché à ses valeurs authentiques, ainsi que des relations de coopération, d’entente, de solidarité et de bon voisinage qui nous rassemblent depuis toujours.

Excellence, Monsieur l’Envoyé Personnel
Honorables participants

Nous assistons à cette réunion historique, animés de confiance, de détermination et de bonne foi, pour dire : oui à la recherche d’une solution politique consensuelle qui constitue l’unique voie pour parvenir à un règlement réaliste et définitif de ce conflit, loin des vaines tentatives cherchant à ressusciter des propositions révolues, propositions qui, de l’avis du Conseil de sécurité et de l’ONU, des secrétaires généraux successifs de l’Organisation onusienne et de leurs représentants personnels, se sont révélées inapplicables et ne peuvent conduire qu’à un enlisement des négociations et, en définitive, à une nouvelle impasse.

En réalité, et malgré les efforts louables et persistants qui ont été déployés, il n’a pas été possible aux Nations Unies de parvenir à une solution réaliste. Ce qui est encore plus navrant, c’est que l’ONU a constaté dans ses multiples résolutions que cette question était dans l’impasse. En effet, l’Organisation onusienne a établi clairement et de façon on ne peut plus convaincante, que le plan de règlement de 1991 était inapplicable, et que l’Accord Cadre de 2001 et le Plan de Paix de 2003, étaient inopérants en raison des désaccords entre les parties.

Face à ce blocage qui risquait de persister indéfiniment au détriment de l’unité, de la stabilité et de la prospérité des peuples de la région, et répondant aux différents appels émanant de l’ONU et de nombreux pays frères et amis, le Maroc a décidé avec courage et à l’unanimité de la nation, de proposer une autre voie de solution, en soumettant en avril dernier une « initiative pour la négociation d’un statut d’autonomie de la région du Sahara ». C’est une proposition de compromis sur laquelle le Royaume fonde de grands espoirs et pour laquelle il a déployé d’énormes efforts.

Fidèle à sa réputation de pays responsable et pondéré, le Maroc a consenti, pour voir aboutir cette proposition, de grandes concessions et d’immenses sacrifices, suivant en cela une démarche civilisée typique des conciliations historiques audacieuses qu’il a réalisées et dont il tire encore une grande fierté. Ces conciliations, auxquelles la communauté internationale et les forces démocratiques ont rendu hommage, ont été couronnées par cette initiative qui traduit la volonté unanime des Marocains d’édifier un Maroc nouveau, démocratique et moderne.

Appréciant cette démarche, le Conseil de Sécurité s’est félicité dans sa résolution 1754 « des efforts sérieux et crédibles faits par le Maroc pour aller de l’avant vers un règlement». Cette nouvelle dynamique enclenchée par l’initiative marocaine a incité le Conseil de Sécurité à demander aux parties d’entamer des négociations. De surcroît, et pour corroborer cette orientation judicieuse, le Conseil de Sécurité ajoute dans sa résolution que ces négociations devraient « tenir compte des développements survenus ces derniers mois ».

Mais que peuvent bien signifier ces « derniers développements » ? Ils se résument, selon le témoignage des puissances influentes et des différentes composantes de la communauté internationale, dans l’initiative marocaine, présentée après un processus de préparation sérieuse et de consultations élargies et approfondies, menées aux niveaux local, national et international, de façon démocratique et selon une approche globale et intégrée qui, au-delà de la réconciliation entre les enfants de la patrie en provenance du Sahara, permettra de dégager une vision stratégique pour l’ensemble de la région.

L’heure de vérité a sonné, marquant la fin des tergiversations, des atermoiements, des crispations et des intransigeances, des manœuvres et des interprétations tendancieuses. En effet, la résolution 1754 du Conseil de Sécurité qui constitue une rupture par rapport aux résolutions antérieures, tient lieu de nouvel et unique cadre de référence. La communauté internationale nous engage à négocier et à nous entendre pour en assurer la mise en œuvre de bonne foi. La résolution fixe clairement le cadre de ces négociations. Le consensus en est le moyen, l’objectif étant de parvenir à une solution politique consensuelle, équitable, définitive et permettant l’autodétermination.

Une solution politique : elle suppose que soient écartés l’usage de la force et de la menace, ainsi que le recours à la violence et à l’intimidation, sous toutes ses formes. Le Maroc, pour sa part, n’y a jamais recouru, même dans les moments les plus critiques et au plus fort des crises. S’il fait preuve, en toute circonstance, de sagesse, de circonspection et de patience à toute épreuve, c’est parce qu’il est convaincu qu’un différend qui vient à perturber des relations fraternelles ne peut en aucune manière être géré par la force. En tout état de cause, le Maroc demeure fortement attaché aux conventions internationales, appelant au règlement des différends par des moyens pacifiques. En outre, la solution politique - pour laquelle nous sommes disposés à collaborer avec le Conseil de Sécurité - suppose aussi de dépasser et d’écarter les propositions de solutions antérieures, dont l’expérience a confirmé l’inanité, voire l’inapplicabilité.

Une solution consensuelle, ne laissant pas de place à des solutions individuelles, et qui a amené le Maroc à proposer son initiative comme base, et non comme finalité, de la négociation. Cela suppose aussi qu’une entente sur la solution intervienne avant d’entrer dans les détails.

Une solution équitable, où il n’y a ni vainqueur, ni vaincu, au lieu d’une solution où persiste la tension ; une solution irréversible qui nous permettra de nous attaquer aux vrais problèmes des générations montantes en termes d’unité, de démocratie et de développement ; une solution qui garantit l’autodétermination dans sa forme moderne et clairement énoncée puisqu’elle prévoit de préserver l’unité des Etats et l’intégrité de leurs territoires de tout démembrement ou partition. Et c’est bien l’autonomie convenue.

En effet, l’initiative et la résolution du Conseil de Sécurité qui l’a suivie, ont constitué un tournant marqué par la reconnaissance de la vérité historique, le réalisme politique, et l’attachement à la légalité internationale. Dans sa conception des négociations, le Royaume du Maroc s’astreindra au devoir de sérieux et de crédibilité qui lui sont reconnus par tous. Il s’attachera, de bonne foi, et dans un esprit d’ouverture, à leur assurer toutes les conditions de succès. Il affirme sa pleine et positive disposition à trouver une solution à ce différend qui n’a que trop duré, s’inspirant, en cela, de l’esprit constructif qui a présidé à son initiative.


Excellence, Monsieur l’Envoyé Personnel
Honorables participants

L’initiative marocaine n’est pas une proposition figée, immuable ou sacrée ne souffrant aucun débat. Il s’agit, au contraire, d’une initiative ouverte, perfectible, susceptible d’être enrichie et complétée dans le cadre de négociations consensuelles. Nous réitérons donc notre disposition à en discuter dans la mesure où elle constitue la base la plus appropriée pour une solution politique définitive, conforme à la légalité internationale et au principe de l’autodétermination, tel que défini par les résolutions de l’Assemblée Générale, et entériné par la pratique internationale.

En effet, et comme le mentionne la résolution du Conseil de Sécurité, seul l’accord négocié traduira les modalités d’autodétermination. Dans ce cadre, l’autonomie telle qu’elle est appliquée dans les régimes démocratiques et le droit contemporain, ainsi que les droits historiques et les liens sacrés existant entre le Maroc et son Sahara, constituent un instrument approprié pour l’exercice de ce droit, que le Maroc appelle de ses vœux. Mieux encore, le Royaume connaît un essor démocratique qui l’a habilité à en faire un usage judicieux, adapté aux spécificités du Maroc et de la région, et ce dans le cadre de la souveraineté du Royaume, de son unité nationale et de son intégrité territoriale qui n’est pas négociable. En effet, le Sahara, ses tribus et son territoire, constituent un des éléments fondamentaux constitutifs de l’identité marocaine unifiée qui a fait que le Maroc ne s’est jamais détaché de son Sahara à travers les âges.

Par ailleurs, c’est une initiative qui satisfait totalement aux standards internationaux. Ainsi, les larges compétences qu’elle attribue à la région du Sahara permettront à tous ses originaires et ses habitants de prendre en main leur avenir dans le cadre d’un Maroc uni et solidaire. Elle s’inscrit en harmonie avec le projet de société du Maroc nouveau que conduit Sa Majesté le Roi Mohammed VI -que Dieu L’assiste-, le Maroc de la démocratie et des droits de l’Homme, le Maroc de la modernité et du développement humain, un Maroc ouvert sur son environnement régional.

A cet égard, la proposition marocaine garantit à tous les sahraouis, qu’ils soient à l’intérieur ou à l’extérieur du territoire, une place préservant leur dignité et leur assurant une pleine citoyenneté. Mieux encore, ils auront la possibilité de jouer en toute liberté un rôle de premier plan dans les différents organes de la région autonome, en particulier, et dans l’ensemble des institutions et des structures de leur patrie, le Maroc.

Il s’agit, en outre, d’une initiative de paix, d’un appel à le réconciliation globale, au raffermissement des liens fraternels et au regroupement des familles et des tribus. Le Maroc appelle à des actions concertées pour que les fauteurs de troubles et les véritables profiteurs des antagonismes, ne puissent plus s’immiscer et s’intercaler entre les membres d’une même famille. Cette initiative offre également une précieuse opportunité pour mettre fin aux souffrances et à l’expatriation des populations durement éprouvées par les affres de la séparation et des privations.

A cet égard, le Maroc, à travers cette initiative, demeure disposé à accueillir ses fils à bras ouverts, réaffirmant toute sa disposition à réaliser une réconciliation historique entre les fils du Sahara, toutes sensibilités confondues. En effet, l’autonomie, objet du consensus, est de nature à leur permettre de prendre leur destin en main, à travers l’adoption d’un accord définitif, sanctionné par un referendum.


Excellence, Monsieur l’Envoyé Personnel
Honorables participants

Plus de trente ans se sont déjà écoulés, modifiant au passage le contexte national, régional et international. Le Maroc a, pour sa part, évolué à tous les niveaux. Le monde est sorti de la guerre froide, dont le présent différend constitue l’un des effets pervers. Il est donc impératif désormais de s’ouvrir sur le monde d’aujourd’hui et de s’atteler à relever les nouveaux défis qu’imposent les exigences de démocratie et de respect des droits de l’homme et de la dignité humaine, outre les impératifs du développement économique et social, de l’intégration maghrébine, de la stabilité et de la coopération sahéliennes et méditerranéennes, et de la sauvegarde de la paix et de la sécurité aux plans international et régional.

S’astreignant à cette voie, dans sa politique intérieure et extérieure, le Royaume du Maroc mesure parfaitement l’ampleur de ces défis et de ces enjeux et n’entend donc nullement se replier sur lui-même, ni enfermer la région dans une impasse porteuse de tous les périls. Bien au contraire, le Royaume est convaincu que l’ère des dogmatismes est révolue à tout jamais, depuis la chute du mur de Berlin. Il est persuadé que devant le rouleau compresseur de la globalisation, s’effondrent toutes les idéologies dont le caractère illusoire et utopique a été condamné sans appel par l’Histoire. Tâchons donc de ne pas manquer le rendez-vous, qui exige de former de fortes coalitions, de relever les défis de la démocratie et du développement et de faire face aux dangers terroristes qui pèsent sur le monde d’après le 11 septembre 2001.

Le processus de négociation que nous entamons aujourd’hui nous met face à nos responsabilités vis-à-vis des générations futures qui interpellent toutes les consciences intègres par ces interrogations :

 Veut-on laisser s’aggraver et empirer le drame humanitaire que vivent nos frères sahraouis dans les camps ? Assurément non ! Nous ne pouvons y consentir ! En revanche, nous voulons vous voir vivre dans votre patrie, jouissant pleinement de la liberté, de la dignité et de toutes les conditions de la citoyenneté pleine et entière.

 Veut-on exacerber les tensions dans la région, et ouvrir ainsi la voie à la balkanisation, avec toutes les dérives et les risques de contagion qu’elle comporte, et qui pourraient échauder tous les peuples et toutes les tribus de la région, en y semant discorde et zizanie ? Nous tenons, au contraire, à les prémunir contre les périls de démembrement et d’instabilité, et à sceller leur unité en cette période où se forment de fortes coalitions.

 Doit-on rester les mains liées, face à la montée des périls issus du crime organisé et du terrorisme ? Ou faut-il préserver nos pays de ces dangers qui n’ont ni patrie ni religion ? La sécurité et la stabilité du Maroc, de ses voisins et de toute la région, constituent un tout indivisible.

L’avenir est à la réconciliation et à la paix, ainsi qu’à la coopération régionale, qui ouvre la voie à l’édification de l’Union du Maghreb Arabe, avec ses cinq pays membres, et ce conformément à l’esprit et à la lettre du Traité de Marrakech, portant création de l’UMA, laquelle constitue pour le Royaume du Maroc un choix stratégique incontournable. L’avenir dicte aussi le renforcement de la solidarité africaine, et le raffermissement des liens établis avec les partenaires de la région.

Nous avons conscience du chemin long et ardu à parcourir. Mais nous sommes déterminés à aller résolument de l’avant, pour le faire aboutir, animés d’un esprit constructif, de la volonté de suivre la voie de la sagesse et du discernement et d’adopter une démarche prospective, tournée vers l’avenir. Nous ne nous laisserons pas déconcerter par les manœuvres, les intrigues et les provocations. Notre attachement au Traité fondateur de Marrakech et à la fraternité est trop fort pour que nous cédions à ces provocations. Le Maroc, sous la direction de son Roi, Amir Al Mouminine et à l’unanimité de toutes ses composantes et de ses forces vives, est profondément convaincu que ces objectifs sont réalisables. La main tendue aujourd’hui à nos frères originaires des provinces du Sud du Royaume, ainsi qu’à nos voisins et à leurs peuples frères est sincère et de bonne foi. Elle ne procède d’aucun calcul étriqué.

Nous tendons la même main à nos frères algériens, qui -nous y comptons- saisissent à quel point les Marocains sont fortement attachés à leurs constantes et à leurs valeurs sacrées, avec au premier chef l’unité nationale du Royaume, son intégrité territoriale et sa souveraineté. A cet égard, nous sommes particulièrement soucieux de garder la main tendue en direction de nos frères, et ce quels que soient les écueils du parcours. Alors, engageons-nous à œuvrer de concert, main dans la main.

Aujourd’hui, le Royaume du Maroc entend prendre à témoin les Nations Unies et la communauté internationale sur son engagement solennel à s’investir, avec un esprit ouvert et de compromis, mais aussi avec une conviction inébranlable et autant de détermination, dans des négociations responsables pour parvenir à une solution politique consensuelle et définitive. C’est là un gage de fidélité aux indéfectibles liens fraternels qui nous unissent, ainsi que la marque d’une volonté d’adaptation à l’inéluctabilité d’une intégration à venir.

Pour ce faire, le Maroc compte sur votre soutien et votre sagesse, Excellence Monsieur l’Envoyé Personnel, ainsi que sur la volonté sincère qui anime Son Excellence le Secrétaire Général des Nations Unies, le Conseil de Sécurité et les puissances internationales influentes. Il espère que toutes les parties saisiront cette occasion pour agir dans un esprit d’ouverture, de conciliation et de mansuétude, autant de valeurs fondamentales que prône notre religion islamique. Ce que nous visons en définitive, c’est de faire aboutir ce processus incontournable. Pour cela, nous sommes disposés à œuvrer de concert avec les autres parties et à prendre toutes les initiatives et les décisions nécessaires afin d’assurer la mise en œuvre de l’audacieuse initiative d’autonomie. Nous nous y emploierons avec un sens élevé du devoir et autant de fermeté, en ayant pleinement conscience des exigences du moment, et en faisant preuve du sérieux et de la crédibilité qui ont marqué l’initiative marocaine pour la négociation d’un statut d’autonomie de la Région du Sahara marocain.

Je dis : la négociation, ensuite le compromis, et enfin l’accord politique. Un accord définitif dans le cadre des Nations Unies, au sujet de l’autonomie élargie, et rien d’autre que l’autonomie qui prend en considération les spécificités et les constantes locales et nationales, et qui répond aux standards internationaux en matière de démocratie, et à la légalité internationale dans son acception réelle, celle qui nous rassemble aujourd’hui.

C’est là une occasion historique qui focalise l’attention du monde sur nous. Alors, soyons à la hauteur des attentes de nos peuples frères du Maghreb, de nos amis et de l’ensemble de la communauté internationale, mus en cela par la conviction profonde que nous nous devons d’être à la hauteur de la responsabilité historique qui est la nôtre.

« Seigneur, décide entre nous, car tu es le plus habile parmi ceux qui décident ». Véridique est la Parole de Dieu.

Wassalamou alaikoum warahmatoullahi wabarakatouh.


Deuxième partie présentée par M. Khalihenna OULD ERRACHID,
Président du Conseil Royal Consultatif des Affaires Sahariennes

Monsieur l’Envoyé Personnel du Secrétaire Général des Nations Unies
Honorable participants,

C’est un honneur pour moi que de prendre la parole, en tant que membre de la délégation marocaine, et en ma qualité de Président du Conseil Royal Consultatif des Affaires Sahariennes, instance qui assure aux forces vives du Sahara, toutes catégories et sensibilités confondues, une représentativité digne de leur histoire, de leurs traditions et de leurs valeurs, faites de fidélité et de sincérité, et reposant sur le socle d’un patrimoine séculaire.

Ce Conseil a été partie prenante dans ce tournant historique majeur qui a été atteint dans les efforts et les démarches visant à parvenir à une solution fondée sur la réconciliation et le compromis, pour la question du Sahara.

C’est aussi un bonheur pour moi que d’avoir le loisir d’exposer en direct les vues d’une majorité à laquelle l’occasion a été rarement donnée d’exprimer librement ce qu’elle pense, et de faire entendre sa voix au sein des Nations Unies et auprès de la communauté internationale.

L’instant que nous vivons aujourd’hui, représente, pour nous, une précieuse opportunité historique.

C’est pourquoi nous ne devons pas manquer de saisir cette rencontre fraternelle directe pour régler définitivement ce problème qui a abouti à une impasse. En effet, la conjoncture nationale, régionale et internationale est plus que jamais favorable pour mettre un terme aux souffrances des nôtres dans les camps, ainsi qu’à la séparation des familles, et pour évoluer vers une véritable réconciliation.

Ce sera là assurément le point de départ réel d’un processus effectif, franc et sincère, propre à rasséréner les cœurs et les esprits et à recueillir l’adhésion de tous autour d’une solution apportant la joie et l’allégresse des retrouvailles entre les êtres chers; ceci d’autant plus que le Sahara s’est considérablement métamorphosé grâce au processus de développement économique, politique, social et culturel, et à la dynamique d’ancrage démocratique qu’il connaît.

Le Sahara d’aujourd’hui ne ressemble en rien à celui hérité de la période coloniale. En effet, grâce aux vastes transformations que sa population, sa communauté et le territoire ont subi, il est, aujourd’hui plus que jamais, mieux préparé pour devenir une terre propice à une réconciliation qui transcende toutes les séquelles du passé.

Etant moi-même l’un des fils de la région qui ont suivi de près tous les développements de l’affaire du Sahara, je puis donc affirmer que l’examen de cette question requiert beaucoup d’objectivité et de réalisme, ainsi que la prise en compte de la réalité intangible qui caractérise cette région, notamment les liens sacrés de la Beia, qui ont uni, des siècles durant, la population de la région au Maroc et à ses glorieux Rois.

Pour toutes ces raisons, et pendant plus de 32 ans, il a été donné à la communauté internationale et aux observateurs, proches et lointains, de se rendre compte que toutes les tentatives, toutes les approches et tous les plans qui ont fait l’impasse sur ces liens, se sont soldés par un échec. En effet, c’est là le sort inéluctable de tout plan et de toute tentative qui ne prendrait pas en considération ces liens profonds, fortement enracinés dans les cœurs des populations du Sahara.

Aussi estimons-nous que pour cette affaire, la solution idoine réside dans l’initiative historique qui a été faite par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, et dont les membres du Conseil Royal Consultatif des Affaires Sahariennes ont débattu avec tout le sérieux nécessaire et dans le cadre d’une véritable démarche participative, sincère, démocratique et transparente. L’objectif a été de mettre au point un projet susceptible d’être une solution de compromis acceptée de tous.

C’est là, en effet, l’unique solution consensuelle, réaliste et applicable qui vaille pour le règlement de la question du Sahara. Sans la moindre ambiguïté, elle garantit au Royaume du Maroc le respect de sa souveraineté et de son intégrité territoriale, tout en reconnaissant, de manière explicite, franche et concrète, aux enfants du Sahara que nous sommes, les droits politiques, économiques, sociaux et culturels qui sont les nôtres, ainsi que le droit légitime, pour nous, de gérer, sous la souveraineté du Royaume du Maroc, nos affaires par nous-mêmes, sur nos terres.

C’est aussi cette solution qui permettra aux peuples du Maghreb de relancer l’édification de l’Union qu’ils appellent de leurs vœux.

Le projet d’autonomie, auquel les fils de la région ont apporté leur concours de façon directe et démocratique, porte en lui tous les ingrédients de la réussite. En effet, il prévoit toutes les institutions et tous les mécanismes qui permettront aux fils de la région que nous sommes, et sans exception, de prendre leur avenir en main. Ceci sera possible à travers la mise en place d’un organe gouvernemental sahraoui, d’un parlement sahraoui élu démocratiquement, d’un appareil judiciaire local, ainsi que de toutes les structures et les moyens nécessaires au bon fonctionnement des institutions.

Avec cette initiative comme plate-forme, nous disposons d’un cadre large et d’une marge importante pour en négocier toutes les dispositions et pour en améliorer la teneur par vos propositions constructives.

Cette initiative, reconnue universellement comme sérieuse, crédible et inédite, garantit une solution rapide de la question, mettant un terme définitif au conflit dans les meilleurs délais. Nos populations, ainsi que la communauté internationale et les peuples de la région nourrissent à l’égard de notre réunion des aspirations telles que nous n’avons d’autre choix que de nous hisser à la hauteur des impératifs du moment et d’apprécier à sa juste valeur l’opportunité qui se présente à nous et que nul n’a le droit de dilapider, d’autant qu’elle concerne les enfants du Sahara qui ont tant pâti d’attentisme, de rendez – vous ratés et de plans irréalistes.

Nos gens veulent une solution, en sachant pertinemment, dans les camps, comme partout ailleurs, que l’unique solution possible réside bel et bien dans cette initiative, laquelle ne doit, en aucune manière, être perçue par nos frères du Front Polisario, comme une défaite ou une concession. Ils doivent plutôt y voir une victoire couronnant ce pour quoi ils ont lutté 32 années durant, d’autant plus qu’elle leur garantit tout ce qu’ils recherchaient à travers leur combat, à savoir la réconciliation, le consensus, et la réalisation effective d’acquis politiques, économiques, culturels et sociaux. L’objet d’une lutte n’est pas la lutte en soi, mais le combat pour parvenir à des acquis tangibles. De surcroît, les options devant nous sont peu nombreuses :

La première consiste à choisir une solution possible, réaliste et appropriée, une solution qui soit en phase avec les démarches entreprises par les Nations Unies pour trouver une solution politique consensuelle, résidant dans l’initiative d’autonomie, laquelle est considérée, à juste titre, comme une autodétermination, par voie de consensus, de compromis et de concessions mutuelles nécessitant d’abaisser le plafond des revendications.

Tel, me semble-t-il, est l’avis de l’écrasante majorité des Sahraouis. Ce à quoi ils aspirent et qu’ils appellent ardemment de leurs vœux, c’est que la signature intervienne aujourd’hui, que le salut intervienne aujourd’hui, et que la victoire collective intervienne aujourd’hui.

Quant à la deuxième option, elle est négative et nihiliste. Nul ne s’en réjouit, et elle n’arrange l’intérêt de personne. Au contraire, elle est porteuse de malheurs pour notre région, et ne peut qu’attiser les divisions et les souffrances pour nos populations.

Le Maroc, sous la conduite de son Roi, Amir Al Mouminine, et à l’unanimité de toutes ses composantes, ses sensibilités et ses forces vives, vous invite instamment à vous hisser au niveau de ce moment historique que nous offre l’audacieuse initiative d’autonomie.

Le Royaume du Maroc, Etat séculaire dont les Sahraouis ont formé une clef de voûte, quatorze siècles durant, depuis la constitution de l’Etat – nation marocain, fondé sur l’Islam et le régime monarchique, en appelle donc à votre cœur et à votre esprit, en comptant sur la fibre patriotique qui vibre au plus profond de vos êtres, pour construire un Maroc uni, démocratique et prospère.

Mes frères du Front Polisario, j’en appelle à votre sagesse, votre circonspection et votre souci de suivre le droit chemin et d’agir selon les meilleures prescriptions, pour prendre des décisions appropriées et réalistes, mais fort honorantes, décisions qui apporteront le bonheur dans chaque foyer, chaque tente sahraoui, qui empliront de joie chaque enfant, ou jeune ou femme ou vieillard sahraoui, où qu’ils se trouvent. Vous aurez ainsi donné une impulsion à notre région pour qu’elle aille résolument de l’avant, guidée dans sa marche par une vision prospective prometteuse, porteuse de tous les bienfaits pour l’ensemble de la région. Ne décevez pas les espérances que les nôtres ont placées en nous tous.

« Si Dieu reconnaît un bien en vos cœurs, Il vous accordera de bien meilleures choses que celles qui vous ont été enlevées».

Wassalamou alaikoum warahmatullah wabarakatouh.

(Traduction non officielle)

 

   
  
 

 
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