Cela fait longtemps que je ne me suis pas connecté. Alors j’essayerais de synthétiser les choses pour ne pas revenir en arrière.
Il est vrai que dans ce domaine l’indignation n’est pas forcément la meilleure attitude à avoir pour dialoguer d’un sujet qui en traînant trop longtemps, s’est compliqué. Je dis cela en comprenant la colère de Ali suscité par l’immobilisme et le jusqu’au-boutisme des positions des parties en présence, et que mon ami Bensahraoui m’excuse, en la matière, nos frères de la direction du Polisario étaient particulièrement rigide. Mais malgré cela pour sortir de l’impasse un dossier qui n’a que trop duré, il faut savoir raison garder et appuyer sur ce qui rend l’issue de l’impasse possible. En cela le fait que les parties se mettent autour d’une table et entamer le débat est déjà une bonne chose. Je ne comprend cependant pas une chose : pourquoi la direction du Polisario tient absolument à ne pas avoir affaire à des Sahraouis qui sont favorable à l’intégrité du Maroc. Ils doivent bien savoir que tous les Sahraouis n’ont pas le même point de vue, comme d’ailleurs certains citoyens issus du nord du Maroc n’avaient pas le même point de vue unanime sur le sujet que tous les autres. Je crois que si la direction du Polisario assouplissait son attitude sur ce point là elle contribuerait beaucoup à faire avancer les choses. Maintenant du côté d’Alger aussi les choses devraient évoluer. En cela les dirigeants du gouvernement algériens devraient comprendre que le monde a changé et qu’il y a urgence pour toute notre région de dépasser ses blocages.
Merci Bensahraoui
Je considère votre qualificatif comme un compliment, car il faut vraiment une sacrée quantité de caractère et de générosité pour préserver une certaine dose de naïveté face à la manière avec laquelle le dossier était géré par le Polisario et Alger. Je ne veux pas dire par là que la gestion du Maroc était parfaite, mais il fait avouer que du côté d’Alger on a plutôt tout fait pour que la situation reste bloquée. Ceci étant dit la direction du Polisario aussi a contribué à ce blocage.
Pour l’internationalisation, bien entendu que ce dossier s’est internationalisé. Mais au départ il ne l’était pas. Mais, dépassant ce stade. Et même si l’Histoire n’est pas si ancienne que cela, nous devons sortir de la logique du blocage et de cette situation où chacun rumine dans son coin les actes accumulés par les uns et les autres sur toute cette période. Le temps des compromis historique qui permettent de trouver une solution est arrivé. Et en la matière fait une concession de taille, en proposant le plan d’autonomie. Alors il est temps que le Polisario en face aussi. Alger doit pouvoir contribuer à cela.
Bonjour Elmarakchi,
Enfin! je retrouve le grand Elmarakchi que j'ai connu au début dans ce forum: il faut être positif et ne plus continuer à fixer Alger, entre le Maroc et le Polisarion c'est déjà complexe, n'ajoutant pas.
A Driss je dirai qu'il faut toujours croire, bien que l'autonomie proposée par le Maroc soit une eccellente chose, je pense malheuresement qu'elle est insuffisante, il faut que les personnes en charge de ce dossier redouble d'ingéniosités pour nous régler définitivement ce conflit: il n'est dans l'intérêt de personne de laisser pourrir la situation: les 2 parties doivent faire des concessions pour faire avancer les choses.
Dommage qu'on a pas eu de réponse de notre ami Ali sur l'option du référendum sur l'autodétermination qui pourrait être positive pour le Maroc, compte tenu de l'évolution des choses (personnellement j'en suis convaicu).
Bensahraoui.
Ali, Merci de votre réponse.
Personnellement je ne suis toujours pas d’accord que « Le plan d'autonomie soit manifestement une forme d'autodétermination des populations sahraouies », les négociations du 18 et 19 juin entre les 2 parties l’ont bien confirmé.
Soyons positif : comment voulez vous convaincre le front Polisario (qui cherche évidemment l’indépendance des territoires), que votre proposition d’autonomie est la meilleure solution ? Personnellement, la démarche ne m’a pas convaincue, alors que mon vœu le plus cher est que les sahraouis décident de réintégrer le Maroc dans le cadre de cette autonomie. Je comprends qu’étant marocain et peut être avec des responsabilités professionnelles vous n’avez pas la totale liberté que j’ai pu avoir. Cependant, j’admire l’amour que vous avez pour votre pays et l’énergie que vous mettez pour le défendre, mais il faut reconnaître que la stratégie adoptée par les personnes en charge du dossier est inefficace.
L’expérience acquise de ces échanges du forum m’a permis de mieux comprendre pourquoi ce conflit dure depuis 32 ans. J’ai l’impression que mes frères marocains sont « congelés » avec 2 idées :
La première : est la souveraineté du royaume sur les territoires pour des raisons historiques,
La deuxième : est la fixation sur l’Algérie qui serait selon eux la principale source de blocage.
Il est temps de se « décongelé » : les raisons historiques ne sont pas une légitimité et c’est le droit international qui est appliqué. Le meilleur exemple est celui du Koweït qui selon certains, faisait historiquement partie de l’Irak, qui reste toujours souverain malgré l’occupation faite et auquel le Maroc a fait partie de la première coalition pour défendre la légalité internationale.
Quant à la fixation sur l’Algérie comme source de blocage, je considère qu’elle n’est pas justifiée (ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas eu de maladresses dans le passé). Pour l’ensemble du peuple algérien, il n’y a qu’une seule chose qui est souhaitée : c’est de laisser le peuple sahraoui s’exprimer librement sur son avenir et ce quelque soit l’issue.
Les données ont toutefois bien changées, selon les organes d’informations marocains, le Polisario ne représente actuellement qu’une petite partie de la population sahraouie et le CORCAS englobe à lui seul la plus grande partie des tributs sahraouies (tout en étant favorable à l’autonomie). Il existe aussi une population importante de marocains qui résident dans les territoires du Sahara occidental depuis 1975 et qui pourraient participer au référendum d’autodétermination (c’est ce point qui est à négocier).
Alors, dans ces conditions, pourquoi le Maroc a peur de la tenue du référendum d’autodétermination ? Cela permettra d’une part aux populations sahraouies de faire librement leur choix (ce qui est demandée par la communauté internationale) et d’autre part apporter au Maroc cette légitimité qui lui manque.
Pour ma dernière participation à ce forum (auquel j’ai pu m’exprimer librement et en étant de bonne foi), j’espère que cesse ce conflit qui mine la région depuis longtemps et que l’ensemble des sahraouis qui souffrent rejoignent au plus vite leurs territoires.
Vous avez raison d’évoquer ce problème du recensement car il est au cœur du problème.
Pour en parler je préfère parler du Polisario, car la Rasd, vous m’excuserez, mais cela n’existe pas. Donc la direction du Polisario qui tient tant à montrer qu’elle est attaché au respect des principes, a beaucoup, manœuvré, à propos du nombre des Sahraouis qui appartiennent à la partie du Sahara dite occidental, en différenciation de la partie se trouvant en Algérie, en Mauritanie et au Mali. Et en la matière l’objectif était double : éliminer d’authentique Sahraoui en droit de voter tout en maintenant l’ambiguïté pour pouvoir faire de la surenchère des chiffres et grappiller le maximum de subsides aux donateurs. Mais passant !
Il y a aussi un problème à propos du referendum qu’on a tendance à oublier. Ce sont les Nations Unies qui ont laissé tomber ce processus en se rendant compte que ce processus est politiquement et techniquement impossible. La principale pierre d’achoppement était l’identification. Comment en effet isoler ceux qui sont en droit de voter de ceux qui ne l’ont pas quand on a des cousins qui l’un est mauritanien et l’autre originaire du Sahara occidental. Parfois il y avait même des cas de cousins répartis entre trois ou quatre pays.
Après de longues prospections et des études de nombreux experts, l’ONU n’a pas pu trouver une solution juste pour l’identification et a décidé de passer à la négociation politique entre les parties, dont acte.
Négociations entre le Maroc et le Polisario.
Selon les échos parvenus, les négociations du 18 et 19 juin se sont déroulées dans de bonnes conditions. Elles ont permis aux deux délégations d’expliquer leurs plans respectifs. Seules quelques petites divergences sont apparues sur l’interprétation de la notion « d’autodétermination ».
Le Maroc s’est engagé d’appliquer la résolution 1754, en permettant l’autodétermination du peuple sahraoui. Un référendum sera tenu conformément aux listes électorales établies par la MINURSO et les sahraouis vont se prononcer en toute liberté sur leur avenir.
Le choix du futur statut qui sera appliqué au Sahara Occidental, se fera selon les vœux du Polisario, ce sera : soit « l’intégration », « l’autonomie » ou « l’indépendance » (conformément au plan de paix sahraoui). Cependant, le référendum se limitant uniquement à 2 choix (oui ou non), ce sera, par ordre de priorité, les 2 premières propositions qui seront retenues : soit « l’intégration » ou « l’autonomie ».
Etant de bonne foi, le Maroc s’engage à respecter le choix qui sera fait librement par les populations sahraouies sous l’égide de l’ONU entre « l’intégration au royaume » ou
« l’autonomie dans le cadre de l’intégrité territoriale du Maroc » : Hadj Moussa ou Moussa Hadj ?
Le Polisario a demandé pour sa part de continuer les discussions pour le mois d’août prochain, ce qui lui permettra entre temps, d’étudier les propositions généreuses du Maroc.